« Osez, ça en vaut la peine! »
Anait Bagramyan, Canada, 2012
C’est en tant que future psychologue en quête de soi que j’ai
embarqué dans l’avion pour l’Arménie. Ma
valise était remplie d’ambitions, d’anticipations, d’attentes mais également de
peur et d’incertitudes. Mes études était
devenues trop théoriques et travailler au premier front me semblait une
nécessité pour ne pas oublier pourquoi j’ai choisi cette vocation.
Le travail
Ma première destination fut une école
spécialisée pour enfants en difficulté. Malgré le peu de temps que j’y ai
passé, je me suis attachée aux enfants et eux à moi. Une fois la barrière
culturelle brisée, l’expérience devint très instructive. J’ai constaté qu’une
école reflète l’image de la société dans laquelle elle s’insère, une société
aux problématiques variées, en l’occurrence. M’est apparu alors le rôle
important d’une équipe administrative dans le système d’éducation, outre la
compétence des professionnels et du financement.
J’ai également été envoyée aux ateliers du langage des signes à la fondation franco-arménienne. Entrer dans le monde des sourds était pour moi comme de découvrir l’Atlantide. Ma connaissance de 4 langues et ma formation universitaire ne m’étaient d’aucune utilité. Pour comprendre ces personnes, il faut écouter avec vos yeux et votre cœur. Leur isolement, voire leur invisibilité parmi la population, mènent à l’ignorance, qui donne naissance à la méfiance, aux préjugés et à l’injustice. Pourtant, les seuls réels problèmes de communication dont j’ai été témoin ont eu lieu entre des personnes dont l’ouïe est intacte. Ce que j’ai appris pendant mon bref passage est sans aucun doute précieux.
Ma dernière destination était une clinique privée, un centre
sophistiqué avec des ressources financières, une vision avant-gardiste et des
contacts. La discussion des sujets encore très tabous dans le pays y est
soulevée et des projets de toute envergure y sont montés. L’orphelinat d’enfants avec des déficiences
sévères est un endroit en Arménie que je n’aurais pas connu dans d’autres
circonstances. En somme, les trois établissements que j’ai fréquentés avaient
des valeurs, des moyens financiers et des clientèles variées. Ces expériences
ont été très différentes les unes des autres, mais chacune très enrichissante
tant sur le plan professionnel que personnel.
L’expérience
Le voyage fut rempli d’émotions, c’est le moins qu’on puisse dire.
L’AVC était présent pour m’orienter sur
le bon chemin, m’encadrer par moment ou m’ouvrir aux possibilités. Il n’y a pas
meilleur moyen de découvrir un pays que d’y vivre et d’y travailler. L’Arménie
est une magnifique possibilité à laquelle les gens ont cru et pour laquelle les
gens se sont battus, malgré les guerres, l’instabilité, le tremblement de terre
et la crise économique. Ce voyage m’a permis de comprendre et d’y croire.
Le
volontariat en Arménie, c’est plus qu’un travail à l’étranger. C’est une
expérience de vie qui va forger votre caractère, c’est
une aventure folle dans laquelle vous embarquez avec des volontaires comme
vous. Les liens d’amitié se tissent, les découvertes se fondent, les endroits
et moments marquent à jamais notre mémoire. Les fous rires et même les larmes sont au
rendez-vous.
Mon expérience en Arménie m’a sans aucun doute appris beaucoup plus
que ce que j’en anticipais: sur mon métier, sur mon pays, sur l’amitié et la
vie.
Osez, ça en vaut la peine!
Sirov
Votre Alumni de Québec, Canada
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