Armenian Volunteer Corps

Welcome to the Armenian Volunteer Corps (AVC) blog. Here our volunteers and alumni reflect on their experiences living and volunteering in Armenia. For more information about our programs, visit our website www.armenianvolunteer.org, follow us on Facebook https://www.facebook.com/Armenianvolunteer or drop us an email: info@avc.am .

Monday, August 23, 2010

2 mois et demi en Arménie !


Nouny Benchimol
France

Ce voyage de la découverte de soi a commencé par mes pleurs et ceux de ma mère sur le quai de la gare, à Montpellier. 2 mois et demi, loin de ma famille et sans la France, je pensais que ça allait être long et difficile. Pour moi, c’était comme un défi dans un pays qui me tenait certes très à cœur de par mes origines mais qui restait inconnu de par sa culture et sa langue…

L’arrivée, enfin…
J’atterris à l’aéroport de Yerevan à 4h du matin. Je souris en m’apercevant que tout le monde parle arménien. Beaucoup d’arméniens attendent des personnes de leur famille un beau bouquet de fleurs à la main. Enfin mon aventure commence ! Direction la famille hôte de Gayane.


Yerevan…

A Yerevan, je fais la connaissance de volontaires et je rencontre Sevan, Nairi et Sharistan de Birthright Armenia et Armenian Volunteer Corps (AVC). Mon portable français ne marche pas en Arménie, je pars donc en quête d’après les indications de Sevan, carte de la ville en main. Une demie heure après être rentrée dans le magasin Nokia, je ressors toute fière avec un portable neuf et la joie de voir que j’arrive à me faire comprendre, même sans parler un mot d’arménien.

Gyumri…

J’arrive à Gyumri, il pleut. Je fais un tour de la ville avec Shogher (qui s’occupe des volontaires de Gyumri) et d’autres nouveaux volontaires. C’est ici que je vais vivre plus de deux mois. Ces rues inconnues, je vais les connaître par cœur. Je vais les aimer. Ces volontaires des pays du monde entier, je vais apprendre à les connaître et je vais partager des moments inoubliables avec eux. Le début est un peu difficile, mon anglais (langue souvent parlée entre volontaires, car une partie ne parle pas arménien) est moyen et mon arménien niveau 0 mais l’accueil est très chaleureux. Je pressens déjà que Birthright, c’est une grande famille.

Ma famille hôte à Gyumri, les Hambardzumyan…

Ma famille est composée des deux parents, de la fille Gayane, du fils Yervant et de sa femme Susana. Dès les premiers instants, je me sens bien chez eux. Une grande joie pour moi quand je découvre que trois d’entre eux parlent anglais…
Tous les matins, Hasmik (la mère) se lève pour préparer mon thé du petit déjeuner. Je découvre le Madzoun (sorte de yaourt), le Smeta (ressemble au madzoun mais possède plus de matières grasses), le bon goût du pain arménien et les fabuleux dolmas. A chaque fois que les Hambardzumyan m’annoncent : « Ce soir, il y a des dolmas ! », mes yeux s’illuminent. Les dolmas, c’est le bonheur.
Avec le temps, je deviens de plus en plus proche de Susana. On parle de ses problèmes, de ses envies. De mes envies, de mes problèmes. Et même de mes amours ! On aborde aussi d’autres sujets plus généraux tout en lavant et en essuyant la vaisselle. Elle rigole en voyant à quel point j’aime le nutella et les herbes appelées « petrouchka » en russe. A tel point qu’elle me donne un surnom : « Petrouchka Nutella ». Susana est aux petits soins le jour où je suis malade : elle me prépare plusieurs fois du thé à la menthe, passe souvent me voir dans ma chambre pour voir comment je vais et prend ma température. Ah que c’est bon d’être malade parfois !

Les marchoutkas (ou mini-bus où on est souvent debout !)

Ah les marchoutkas ! Une grande et durable histoire d’amour entre eux et moi ! Pour seulement 100 drams (soit environ 20 centimes d’€), on a droit à un voyage plein de péripéties. Pendant deux mois et demi, j’ai pu observer toutes les habitudes des arméniens à bord, toujours avec délices.

Habitude n°1 : Les personnes assises laissent souvent une petite place aux personnes debout et courbées accompagné d’un « Nastir ! » (« Assieds-toi ! »). On s’assoit alors avec reconnaissance.

Habitude n°2 : Dans le cas où l’habitude n°1 n’est pas observée, les femmes assises prennent et gardent les sacs à mains des femmes debout, pour la durée du trajet. Et là aussi c’est très agréable !

Habitude n°3 : Il y a toujours quelqu’un pour laisser la place aux plus âgés.
Habitude n°4 : Les femmes ne s’assoient généralement pas à l’avant, aux places à côté du conducteur. Mais bien sûr, il y a toujours des exceptions !

Les marchoutkas me manquent. Certes ce n’était pas confortable. Certes ça faisait mal au dos. Mais c’était l’Arménie et c’était amusant et joyeux.

Vardan et Lala, mes fabuleux collègues de travail à Gyumri…

Shogher m’accompagne pour mon premier jour de travail. Je rencontre Vardan et Lala. Ils ne parlent pas un mot d’anglais. Je ne parle pas un mot d’arménien. Je me fais la réflexion : « Purée, comment je vais pouvoir travailler pendant deux mois et demi sans pouvoir comprendre ?! ». Je suis sous le choc et un peu déprimée. Mais je me rappelle des paroles de Sevan : « Vole comme un oiseau entre les obstacles ». Déjà je positive en pensant que je ne suis pas la seule à qui ça a dû arriver... Ok Sevan, je vais tâcher de voler.

Petit à petit, je m’améliore en arménien (entre autres grâce aux cours deux fois par semaine), Vardan et Lala font tout pour que je me sente bien. C’est adorable de leur part. On part souvent visiter et conseiller des fermes possédant des vaches laitières autour de Gyumri. On va à Yerevan plusieurs fois pour apporter des échantillons de sang d’animaux au laboratoire pour que des tests soient faits (notamment de brucellose).

Vardan m’invite dans sa maison à Hazatan et je rencontre sa famille : ses filles Tamara et Galiné, son fils Garo. Très vite, je m’attache à eux. J’ai l’impression de faire partir de leur famille : ils m’invitent aux 15 ans de Tamara, je visite Etchmiatzine avec eux, je joue au ballon avec les enfants, je mange des graines de tournesol avec eux…

La veille de mon départ pour Yerevan puis la France, Vardan et Lala s’obstinent à m’acheter des tonnes de cadeaux pour toute la famille : ce cognac pour ton grand-père arménien, ce souvenir d’Arménie pour ta mère, ce collier pour ta sœur… Ce sont des personnes formidables. Ils ont à la fois cette grande pudeur et cette chaleur arméniennes. Je réalise alors à quel point ils vont me manquer. Voilà, ça y est. Je suis nostalgique avant même d’avoir quitté l’Arménie. Je ne pourrais jamais assez les remercier. A leurs côtés, j’étais chez moi.

Lorsqu’il est temps de partir, Vardan me dit : « Tu peux venir vivre ici à la maison. On a tout ce qui faut et les enfants seraient très contents. Nouny jan, tu es comme ma fille ». Non Nouny ne pleure pas, contrôle-toi, ne pleure pas…



Les tomates, concombres et chewing-gums à la pastèque…

En entrant dans un magasin SAS de Yerevan, je suis surprise de voir qu’au rayon légumes, il y a essentiellement des tomates et des concombres. Je comprends pourquoi peu de temps après : les concombres (varoung en arménien) et les tomates (lolik) en été, c’est comme le pain pour les français : on en mange à tous les repas ! Et il faut dire qu’avec cette chaleur, c’est plutôt agréable. En Arménie, tous les fruits et légumes sont délicieux.

C’est en Hayastan que j’ai découvert les chewing-gums à la pastèque. Je suis maintenant accro. En France, ce parfum n’est pas connu !

Tata Simonian…

La chanson entraînante « Tesel em » (« J’ai vu ») de Tata a les couleurs des rues et du marché de Gyumri…

Les cours d’arménien à Gyumri…

Les Hambardzumyan, la famille dans laquelle j’ai vécu, habitent à cinq minutes de l’orphelinat où Anahite et Arpiné nous donnent les cours d’arméniens. C’est toujours une joie pour moi d’apprendre de nouveaux mots et de les apprendre avec mes amis de la diaspora. D’autant plus qu’Anahite nous offre systématiquement des bonbons Grand Candy (fabriqués en Arménie) et que parfois Hovan m’attend à la sortie avec un beau bouquet de fleurs et un pot de Nutella.

Le 11 juillet 2010, «Vartavar» ou comment être trempée comme une soupe en moins de 10 secondes…

Ce dimanche fut exceptionnel et il restera gravé dans ma mémoire. Une journée où j’ai beaucoup ri. C’est un jour chaud. Hovan (volontaire à Birthright Armenia et arménien de Jordanie) m’appelle : « It’s crazy today ! I am trempé comme une soupe, everybody is throwing water on me from everywhere!!!! » J’hésite donc à sortir non accompagnée. Finalement, Hovan vient me chercher et on part en direction de l’immeuble où il habite à Gyumri, le plus discrètement possible de peur de se recevoir de l’eau. Notre tentative de ne pas se faire repérer a échoué : devant son immeuble, des tas d’enfants nous bombardent d’eau glacée. Ça y est, je suis trempée ! Mais qu’est-ce que ça rafraîchit !

Les enfants mouillent par mégarde un homme âgé marchant tranquillement dans la rue. Il est un peu hargneux dans un premier temps puis éclate de rire. Et oui Vartavar, c’est ça : le but du jeu est de mouiller tout le monde, petits comme grands ! Personne n’y échappe.

La journée continue, on se jette des seaux d’eau avec la famille hôte d’Hovan. Le couloir de l’immeuble ressemble à une vraie piscine ! Ils me prennent pour cible prioritaire et mettent en place des ruses : le père me poursuit avec de l’eau, je cours vers l’appartement pour me cacher, ouvre la porte mais voilà, je me reçois un seau d’eau encore plus gros : la mère m’attendait patiemment derrière la porte !

Le centre KASA et Siranouche…

KASA (Komitas Action Suisse-Arménie) réalise des projets humanitaires, culturels, éducatifs, de construction et d’équipement en Arménie. Dans ce centre, j’ai donné des cours de français à des arméniens avec Siranouche, arménienne de Gyumri parfaitement francophone.

Un soir, je suis invitée par la mère de Siranouche à manger des dolmas (hummm des dolmas !!!). Nous avons une discussion sur le tremblement de terre de 1988 et sur les terribles conséquences dans la vie des arméniens touchés. Et oui, c’est aussi ça la réalité de l’Arménie. Elle a traversé des épreuves terribles qu’elle n’est pas prête d’oublier. C’est aussi ça qui fait sa force.

Le mariage… C’est pour quand ??

Une question qu’on a dû me poser une centaine de fois en Arménie : « Du amusnatsats’ es ? » (Es-tu mariée ?) Une collègue de travail de Vardan a même tout organisé pour que je rencontre son fils Hrach : « Mon fils est beau, intelligent et en plus de ça il parle anglais ! Viens à la maison, je te ferai des dolmas (elle savait comment m’attirer !) et tu discuteras avec mon fils ».



La traite à Marmachen…

Je suis à Marmachen (village tout près de Gyumri) avec Lala et sa mère et ce soir, je vais traire une vache arménienne à la main pour la première fois de ma vie ! J’ai hâte. J’en suis toute excitée. Les vaches rentrent du champ où elles ont passé la journée, on les attache dans l’étable sombre et la « fermière » me montre comment m’y prendre. Tiens, ça a pas l’air trop dur… il faut juste bien tenir le seau entre les jambes et ne pas faire gicler le lait n’importe où. Je m’y mets. Ouf c’est plus difficile que ça en a l’air ! Sans machine, je n’ai pas l’habitude. D’autant plus que la vache que je suis en train de traire me regarde d’un œil noir… J’aurais bien voulu lui parler en arménien pour la décontracter un peu mais avec mon accent français et le peu de conversation que j’ai, je pense que ça aurait été pire… !


Les bouses de vaches séchées et moi dans un village proche de Gyumri ! Elles sont utilisées pour chauffer les maisons en hiver.

La visite de la « Black Ox farm » ou ferme moderne…

Je visite cette ferme avec Gevorg, jeune vétérinaire de l’association SDA (Strategic Development Agency). Cette ferme fait partie des fermes les plus avancées en Arménie : la traite se fait avec des machines, les abris des animaux sont modernes et adaptés et, pour la reproduction, seule l’insémination artificielle est pratiquée (pas de saillie naturelle). Oh il y a même des vaches Holstein !

M. Ghazarian nous invite à goûter son Smeta qu’il vend en grande partie à des restaurants de Yerevan. Hum c’est délicieux ! Dans le salon, je remarque avec étonnement que la télé montre des plans filmés par des caméras accrochées un peu partout dans les locaux de la ferme. Je demande : « A quoi servent ces caméras ? C’est pour surveiller les vaches au cas où elles tenteraient une évasion ?! » (blague ratée de ma part). Lui : « Non c’est pour voir si les employés travaillent !! »

Arman, Levon et Idjevan…

Arman et Levon sont deux vétérinaires de CARD (Center for Agribusiness and Rural Development) avec qui j’ai travaillé pendant mes deux mois et demi en Arménie. Nous avons visité des dizaines de fermes ensemble dans des dizaines de villages et dans différentes régions d’Arménie.

Pendant quelques jours, nous sommes restés à Tavush dans un hôtel proche d’Idjevan. Le soir, après le travail et après avoir acheté au marché de la ville une fleur entière de tournesol pour en manger les graines, direction une rivière proche. Je trempe mes pieds dans l’eau. Brrrrr c’est glacé ! Les garçons, eux, se mettent en caleçon et plongent. Je les observe nager et s’amuser comme des enfants de mon rocher au milieu de l’eau et je ne peux m’empêcher de sourire et d’être heureuse. En cet instant précis, je suis comblée. Ça doit être ça le bonheur.


Artur, moi et Arman, de CARD

Les danses arméniennes…

Ça a toujours été une joie pour moi de danser avec les arméniens ces danses belles et gracieuses. D’après ma mère, mon arrière-grand-mère d’Erzurum dansait comme ça, les bras en l’air… J’aurais tellement aimé la voir et la connaître.

Le départ, déjà…

Je suis à Yerevan dans la famille de Susana. Le dernier soir, on s’assoit sur la terrasse et on mange des graines de tournesol. Je remarque avec satisfaction que mon niveau en rapidité d’ouverture des graines s’est amélioré depuis le début du voyage : ça y est je deviens une vraie arménienne ! Pendant que Susana me fait un collier en souvenir, je suis déjà nostalgique en repensant à tout ce que j’ai vécu et appris ici. A toutes les personnes que j’ai appréciées, aimées et avec qui j’ai partagé d’inoubliables moments. Non je ne veux pas partir. Je sais déjà à ce moment là que le retour et la réadaptation en France vont être terribles…

A 4h00 du matin, direction l’aéroport. En quittant les bras d’Hovan, mon cœur se serre. Voilà. Ça y est. C’est fini.

Après avoir vécu deux mois et demi en Arménie, j’ai remarqué de grandes ressemblances dans la façon d’être et de vivre entre les familles arméniennes et ma famille. Je pensais baigner totalement dans la culture française. Je me trompais.
Cet été, mes parents sont aussi allés en Arménie pour la première fois. En France, à leur retour, alors que ma mère déballe les cadeaux achetés pour toute la famille, j’aperçois trois paires de chaussons de bébés colorés et faits à la main. Je demande : « Maman, mais pourquoi t’as acheté des chaussons ?? Ya pas de bébé à la maison ! » Réponse de ma mère : « Je les ai achetés pour tes futurs bébés et les futurs bébés de ton frère et de ta sœur ! »

Ah ma petite maman ! Maintenant je vois très bien le côté arménien en toi. Tu ne le soupçonnais pas et moi non plus mais l’Arménie est toujours en nous. Les traditions et la culture peuvent s’effacer, le fond arménien demeure, même avec le temps et les générations.

Ce voyage a été une révélation pour moi. A journey of self-discovery… Il va changer ma vie et les décisions futures que je serai amenée à prendre. Sevan, comme tu m’as si bien dit : « L’après-Arménie est le commencement et non la fin ». Et tu as parfaitement raison.

Merci à tous mes amis de la diaspora et à tous mes amis arméniens :

Hovan, Nathan, Shake, Jackie, Tatjana, Alex, Anoush, Rebecca, Noushig, Kristene, Selin, Shant, Fernando, Zach, Yervant, Amaras, Taleen, Sanan, Nora, Lori, Corinna, Vana, Pauline, Zaruhi, Harut, Vahan, Armen, Arpine, Vardan, Lala, Siranouche, Tamara, Galine, Garo, Arman, Levon, Gevorg, Axel, Artur, Susana, Gayane, Yervant, Hasmik, Serjik, Anahit, Gohar…

Vous avez rendu mon temps en Arménie formidable et j’espère vous revoir très vite, en Arménie ou ailleurs.

Et bien sûr : Un grand grand grand merci à Sevan, Shari, Nairi et Shogher pour m’avoir permis de vivre tout ce que j’ai vécu. Merci de travailler si dur pour nous.

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Wednesday, August 18, 2010

My Armenia



Noushig Hovhannesian
USA

After trying numerous times to put my thoughts together in writing about my experience in Armenia for the first time, I have found it merely impossible. My focus is scattered, my emotions are many, and my reactions have been too confusing to define. I have realized many simple joys. I have appreciated effortless moments. I have been overwhelmed by the beauty within the landscape, the culture, and the people. I also have many frustrations. I have been disappointed and have felt helpless. I have been angered. I have been found ignorant. I have too many questions. I have wanted to do so much but find it difficult to understand where I am to direct my attention. In a country that has been through many hardships from which it continues to recover, where morale is often low and disappointing, and where words have been shared about difficulties and have torn my heart into two, I have found that faith and brotherhood are immensely strong and are the bond that is sustaining our country.

Progress is slow but evident, nominal but inspiring, and will continue to come through those that have recognized and acknowledged the need.

My connection to Armenia, a connection that has been innate, has been touched by the reality of what it is and is now better understood. These are my people where I am a sister and a daughter amongst no strangers. This is my music and my dance. These are the songs with the greatest melodies and with the most profound lyrics. This is the land that was conquered and inhabited by the least fearful and the most faithful, the land that has been graced with Mount Ararat and which Haig Nahabed claimed as his own, whose descendants ceaselessly continue to defend and faithfully continue to inhabit, the kingdom that is now a fraction of what it used to be, our beautiful and treasured motherland.

This post originally appeared on Noushig's own blogspot: http://noushighovhannesian.wordpress.com/

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Monday, August 09, 2010

Nouny and the cows


Nouny Benchimol
(France)

A preview of what to expect from Nouny's upcoming post....

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Saturday, August 07, 2010

38.576 Pictures a Day


Zach Dyer
(USA)

We bring you this regularly scheduled interruption to my AVC blog posts to inform you that all my pictures from Armenia from June 3 to August 1 have been uploaded, and put into order and can all be found here. It averages out to just under 40 pictures a day for those 59 days. The next picture update most likely won't be until I come back to the States (in 6 days!) so enjoy these for now. The newly uploaded pictures start in "Hayastan2" and continue through "Hayastan3." And here's two:

Today's picture was taken at Meghvik ('little bee') where I taught English during my two months here. I suppose there are better pictures to illustrate the issue I'm about to explain, but I haven't had a chance to upload pictures in a while and I thought this was a nice picture in any case.

Coming to Armenia to volunteer after having only studied the language for one year prior, and with a different dialect than the one that's spoken in Armenia, I fully expected my stay here to be "a 10-week game of charades" as my mother said on the way to the airport. And while my Armenian has definitely improved, I'm nowhere close to where I would like to be in terms of fluency. Every day is a struggle for us non-speakers trying to get something done with coworkers who can't get their point across, or struggling to tell your host mother that you don't want ice cream tonight when you don't even know the word she uses for ice cream (and if you did, it would take a minute or two to put a logical sentence together).

Week after week I have watched fellow diasporans build strong relationships with local friends, host family members, and coworkers, while I simply have not had the opportunity to do because of the language barrier. Sure, after 10 weeks at the Healthy Centre we developed a pretty strong bond and saying goodbye today was hard for all of us, but I can't help but to be jealous of my coworker, Shant, who on his second day was able to engage one of our younger patients in a way I never could before.

In my third work place, the YMCA in my district, I teach first aid to a group of young people who all (for the most part) speak English. In that class, I, along with Kristene, a volunteer from LA, have successfully taught CPR, how to take and assess blood pressure and pulse, treatment of burns, among other topics. Even though I spend more time at the Healthy Centre and at Meghvik, I can tell that I get more across on a day to day basis at the YMCA where they mostly understand what I am saying.

Again and again I ask myself, "should I have just waited even a year to improve my language skills? Am I getting short-changed an experience of a lifetime because I am not better prepared to communicate with all the people around me I desperately want to be able to?" The answer, I think, lies in the fact that because communication is such a struggle, it takes more of an effort on both parties part to have meaningful conversations and to form lasting relationships. For those of us who don't already know Armenian, we can pretty immediately tell who is earnestly interested in helping us or even just talking to us, and who isn't. If someone on the marshutka takes the whole ride to figure out if you have any brothers or sisters, they're probably worth the conversation, they're actually interested in you. You know what is important to talk about at work, you know that if your mother doesn't try to communicate to you more than once that she'll take care of the dinner table, that it's probably safe to keep on cleaning up.

It's still a difficult question to answer, even on my last day of work, whether it is better to wait until you have the langage skills under your belt to come or not. But then again, why wait to come to Armenia in order to learn the language, when you can come to Armenia to learn the language. And now that I've gotten basic conversation down, there's not much left to prevent me from coming back again, and again, and again.

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Wednesday, August 04, 2010

Picture a Day: Baby Steps


Zach Dyer
(USA)

For most of the day at the Healthy Centre I sit and write grants or research organizations or put together classes. After several days of compiling glum statistics about the region's health problems, I begin to wonder how much good an organization can do with only two paid employees that operates out of a renovated garage. Up against such staggering numbers and a long history of poor general health across the population, what will heat in the winter, or funding for a sexual health training (the two grants being worked on by the volunteers here) really be able to do for the people of Gyumri and the Shirak region?

And then there are moments like the one captured in this pictured. Today's picture means a lot to the people I work with at the Healthy Centre. The boy pictured is four and a half and is taking his first unassisted steps in his life. He is one of the many rehabilitation patients of the Healthy Centre, and one of the many success stories. What isn't shown in this picture is his mother, off to the side, crying to see her little boy walking on his own. After several surgeries and now in the second stage of rehabilitation, Garnik has learned how to use the muscles in his legs to walk on his own. After moments like this, I think to myself, "yesterday there were a million problems to be fixed here, today there are a million minus one." And I sit down at the computer, and I do my best to help an organization that does it's best to help the world around it.

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Lori au pays des khachkars (Lori in the country of Khatchkars)


Lori Baltazar
(Canada)

Au Canada, lorsque je mentionne que je suis d’origine arménienne, on me demande toujours si j’ai de la famille, là-bas en Arménie. Cette question m’a toujours un peu gênée, car je ne savais pas comment m’y prendre pour répondre. Comme plusieurs Arméniens de la diaspora, mes ancêtres m’ont transmis la souffrance qu’accompagne la perte des terres de l’Arménie occidentale. Par conséquent, je n’avais aucun lien avec cette « autre » Arménie, qui n’était pas la mienne, me disait-on.

Suite à ces semaines passées en Arménie, tout cela a changé. Je me souviendrai toujours de la première fois que j’ai vu le mont Ararat, lors de mon atterrissage à l’aéroport de Zvartnots. C’est difficile à expliquer, mais j’ai senti comme si je revenais chez moi, après un long voyage à l’étranger.

En me promenant sur les rues d’Erevan, un sourire se trace sur mes lèvres malgré moi. Quel plaisir d’entendre la langue arménienne parlée dans les rues! Quel bonheur de vivre dans la culture arménienne! C’est alors que j’ai compris qu’il ne faut pas tant s’attarder sur les différences qui nous séparent, mais plutôt sur le fait que nous sommes tous Arméniens.

AVC est un organisme génial pour tous ceux qui désirent faire du bénévolat en Arménie. En tant qu’étudiante en médecine, la santé publique ainsi que la médecine préventive m’intéressent beaucoup. L’Arménie, comme plusieurs états post soviétiques, est confronté à divers défis de santé publique telle que la lutte contre le tabac, la tuberculose ultra-résistante et la malnutrition. Lors de mon stage à l’Université Américaine à Erevan, j’ai décidé de me pencher davantage sur la dépression majeure, un problème caché en Arménie. Ce projet m’a familiarisé non seulement avec la recherche en santé mentale, mais aussi avec l’histoire de l’Arménie moderne.

AVC offre également la possibilité de vivre avec une famille arménienne, ce que je suggère fortement. Cela m’a permis de mieux comprendre la vie de tous les jours des Arméniens. De plus, il est important de mentionner que l’hospitalité connait son apex en Arménie. En effet, lorsqu’on habite chez une famille arménienne, on devient membre de cette famille.

J’aimerai remercier tous les membres d’AVC, Birthright Armenia ainsi que tous les autres bénévoles pour mon expérience inoubliable en Arménie. J’espère revenir dans quelques années en tant que jeune médecin!

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Tuesday, August 03, 2010

Picture a Day: Family


Zach Dyer
USA

My first day at Gyumri Healthy Centre, like many 'firsts' I've experienced in this country took me by surprise. After cramming five people into a taxi, we drove away from the city center and rather unexpectedly took a turn down a road that at first glance looks almost nothing like a road. In the time it took for the taxi to navigate the ditches, potholes, trenches, and puddles that lead to the Healthy Centre, my expectations of what lie at the end fell significantly.

Once in the building, they explained to me that the center was a renovated garage that had once served as temporary housing after the earthquake. With only the front office and a modest "fitness center" in the back, the center was what was to be expected at the end of such a road. But what was not expected was the immediateness with which the three ladies of the Healthy Centre accepted me as if I grew up in the neighborhood, was a member of the family.

From my second week working with them, the two younger women referred to me as their brother and the older woman would introduce me as her son. After long weekends when I walked into work, Noune, the oldest of them would exclaim, "Zach-jan! Your second mother has missed you!" But the sense of family did not end there in the Healthy Centre. From the patients' families to the neighbors, after two months here they all greet me like we've known each other our whole lives. Not a day goes by where I don't feel completely comfortable sitting down for lunch with my coworkers and discussing anything from politics and religion to what "Starbucks" is and why I keep saying that I miss it.

When I went to other sites to volunteer, I found the same thing. At the day-camp where I teach English, my boss's son invites me out after. At the YMCA where I teach first aid with another volunteer, they suggest taking sightseeing trips with us. Even after an hour at the ambulatory center they offered me a bed in the office.

And while I cant necessarily say that every volunteer's experience has been exactly the same, for the most part, when the people here see someone opening up and trying their best to help, they try to offer the same in reverse.

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Picture a Day: Mountains Beyond Mountains


Zach Dyer
USA

In the same vein as my hometown's Worcester Magazine 1001 words feature, I decided that for my AVC blog posts, I'd rather do more showing than telling. Unfortunately I don't feel I can be quite as succinct as the photographers over at WoMag, so 1300 or so "words" will have to do for each of these 5 posts that I'll use to wrap up my time as a volunteer in Armenia.

“The mountains,” I answered to the AVC coordinator's question about what surprised me about Armenia after my first weekend in the country. “They’re just completely different than anything I’ve ever seen. I expected you know, New England mountains, with trees,” I continued. And while coming into a country whose constitution is newer than the US constitution's latest amendment, a country in which I barely speak the language, a country in which power, gas, and water outages are daily occurrences, it was the mountains that struck me most.

Two months later, starting my last week of work, by and large it's still the mountains that take me by surprise in my daily life here, but in a different sense. If you've ever spent time in Armenia you know that to go almost anywhere you have to go up and down mountains—there simply isn't an "around" option because, climb any mountain and what you find on the other side is yet another green, treeless mountain. My time working here in a number of different organizations has found me in similar situations; to get anywhere, there are at least a couple mountains to get over.

My first project with the Gyumri Healthy Centre, the organization I spend the most time with, was to put together a first aid class for kids of the community. I chose to focus the class on first aid most useful in the summer and naturally included the topic of dehydration. The day I was presenting the lesson plans to the president of the Healthy Centre, I spent at least 30 minutes trying to communicate what dehydration is. While I've always been taught that water is a key component to health, it is widely believed here that water is bad for your heart, will give you high blood pressure, and will make you fat. So before I could suggest teaching children to stay hydrated, I had that mountain to climb. It wasn't until weeks later we were even sure about the Armenian word for dehydration.

Last week I was introduced to the director of ambulatory care in Gyumri and he allowed me to ride in the city's ambulances for the rest of my time here. I asked for a list of the medications they carried on their ambulances so I could make sure I was familiar with them before I actually went on a ride-along, and could keep up with what they were doing. As I was spending hours going through the list of medications they administer in the back of what are often station wagons or mini-vans, I came across the phrase "rarely used in the developed world due to high mortality rates" more often than I would have liked. When I brought this up to the nurse with whom I was speaking the next day she explained to me, the mortality rate is still lower than not giving it at all, and with such a small budget, it's all they can afford. Another mountain.

And while AVC brought me here to "come move mountains," I didn't quite realize that there would a couple to climb before I got to the less stationary ones. Luckily I don't mind hiking.

Zach will be blogging every day this week, his last week of service in Armenia.

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Monday, August 02, 2010

When Nothing Else Could Possibly Go Wrong


Kristene Ghazarian
USA

Deciding to come to Armenia was a decision I didn’t have to think much about. Having had a sister who had come to volunteer here the previous year and hearing her stories I knew it was only a matter of time before I jumped on a plane to come here myself. I flew into this country with no expectations other then that of making great friends and learning as much about Armenia as I could. With only high hopes for a great time its safe to say that my first week in Gyumri made the only thing I was expecting, impossible. Having had traveled before and experienced other cultures I thought nothing could possibly go wrong and cause me to not have the time of my life. Well my first week here really made me question my ability to overcome obstacles. Just about 3 hours after meeting my homestay family I returned to my new room to see that I had ten missed calls from back home. It only took one phone call back to learn that my grandma, the woman who brought me into this world, had just passed away. This news tore me apart, not only was I trying to feel comfortable in a new home with a new family in new city in a completely different country, I felt guilty for not being back home with her for her last few days. I didn’t know who to turn to for comfort and all I could do was cry.

After my grandma’s death I truly believed nothing else could go wrong to make my experience here more difficult, that is until my first day at my job site when I got attacked by a dog. Not being scared of dogs and not thinking much of it, I had to be persuaded to go to the hospital where I was told that the bite was actually a lot worse then I expected and I could possibly have rabies. To add to my already difficult week, this news was not taken easily. At this point I believed it was a complete mistake coming here and had no idea what I was suppose to do now. Feeling defeated and confused with diminishing hope of ever being able to have a good time, I received multiple phone calls from other volunteers calling to see how I was. With their help it didn’t take me long to realize that I needed to change my attitude and think positively. I wasn’t going to let a few puncture wounds get in my way of achieving why I had come to Armenia in the first place, especially knowing that would not be what my grandma would want. After a few changes I finally was able to start experiencing the real Gyumri.

Everyone faces challenges when entering a new environment, some bigger then others, but the importance of staying positive truly saved me from potentially having the most difficult two months of my life. Its been four weeks since all this has happened and not only will I return home with scars that will forever remind me of this unique experience but also friends that will leave a lasting impact in my life, and for that I wouldn’t change a single thing.

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